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  BETTY CRISPY  

          l'ABC          

Petite histoire de l'effeuillage new burlesque

Un peu de chauvinisme ! C’est ici, à Paris, que le burlesque trouve ses sources !

 

À la fin du XIXe siècle, les cabarets de Montmartre ne désemplissent pas : alors que tous les artistes songent à la légendaire danse des sept voiles de Salomé, on se presse au Moulin Rouge pour apercevoir les cuisses des danseuses de french cancan entre les frou-frou. Mais aussi aux Folies Bergères, à l’Olympia, ou encore au Divan Japonais (actuel Divan du Monde), sur la scène duquel une certaine Blanche Cavalli fait parler d’elle en faisant le premier numéro de strip-tease de l’histoire lors d’un numéro chanté intitulé « Le coucher d’Yvette ».

 

De l’autre côté de l’Atlantique, la France de la Belle Époque fait rêver, et on s’empresse d’imiter les danseuses françaises sous le nom de "Burlesque". Malgré le puritanisme de l’époque (n’oublions pas que c’est le temps des légendaires années victoriennes en Angleterre où il est malséant pour une dame d’exhiber ses chevilles…), en 1908, Anna Held, la première épouse de Florenz Ziegfeld à qui l’on doit les fameuses « Ziegfield Follies », s’effeuille derrière un écran lors d’un numéro intitulé « I’d like to see a little more of you ».

Mais ces numéros déshabillés choquent les ligues de vertue new-yorkaises. Les "pasties" ou "nippies" (cache-tétons) sont donc inventés afin de faire respecter les bonnes moeurs !

 

Pendant et après la seconde guerre mondiale, le burlesque américain connaît un nouvel âge d'or qui durera jusqu'à la fin des années 1950, grâce à l'impulsion et la créativité de stripteaseuses superstars : Dixie Evans, Bettie Rowland ou encore la "reine des pin'up" Bettie Page. Elles furent les premières étoiles à s'accrocher au firmament du "Burlesque Hall of Fame".

 

A la fin des années 50, face à l'érotisation du cinéma et de la télévision, le public va bouder les artistes et les revues burlesques.

 

A l'aube des années 1990, un mouvement que l'on pourrait qualifier de  "militant" décide de réenchanter l'image de la femme, bien appauvrie par l'omniprésence pornographique. À cette époque le New Burlesque prend un tour plus politique, ouvertement féministe, transgenre, et luttant contre l'image du corps de la femme soumise aux canons de la minceur et de la chirurgie esthétique. Le phénomène du "new Burlesque" sera le dernier acte d'une histoire riche indissociablement liée à l'évolution des moeurs.

De grandes stars vont naître comme Dita Von Tease. 

 

Le succès critique et public, avec plus de 500 000 entrées en France, du film Tournée de Mathieu Amalric en 2010, qui remporte également le Prix de la mise en scène lors du Festival de Cannes et s'est vu nommé dans sept catégories pour les Césars du cinéma 2011, a participé également à la médiatisation et à la reconnaissance en France de cette forme de cabaret politique. Ces principales égéries Julie Atlas Muz, Miss Dirty Martini,  Mimi Le Meaux ou Kitten on the Keys deviennent les nouvelles ambassadrices.

 

La scène burlesque actuelle est donc un kaléidoscope délicat et riche de toutes ces influences.

 

 

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